Noa et la pelle rouge

Une histoire douce sur le partage

Dans le carré de sable du parc, Noa creuse un gros trou.

Il a une pelle rouge, sa préférée. Elle est brillante, rapide… et rien qu’à lui.

Noa adore creuser. Il pousse le sable, fait des tas, et tape fort pour que tout tienne.

— Regarde, dit-il à sa maman, je fais une groooosse montagne ! Une montagne de sable géante !

Le soleil brille, les oiseaux chantent. Le parc est plein d’enfants.

Mais Noa joue seul, concentré. Il tape, gratte, et recommence.

Un petit garçon s’approche. Il a des boucles blondes et un short bleu.

Il s’appelle Léo. Il regarde Noa, puis la pelle rouge.

— Moi aussi je veux faire une montagne… dit Léo doucement.

Noa arrête de creuser. Il regarde Léo.

Puis il serre fort sa pelle contre lui.

— C’est ma pelle, murmure-t-il.

Léo ne dit rien. Il s’accroupit dans le sable à côté.

Il commence à creuser… avec ses petites mains.

Il gratte, il pousse, mais le sable revient. Ce n’est pas facile sans pelle.

Il sort un camion jaune de son sac.

— Tu peux le prendre si tu veux… dit-il à Noa.

Mais Noa ne répond pas. Il regarde Léo.

Léo n’a pas l’air fâché. Mais il a l’air un peu triste. Un peu tout seul.

Noa regarde sa pelle rouge. Puis Léo. Puis le sable.

Il pense à sa montagne. Elle serait encore plus grande avec deux pelles.

Et peut-être qu’ils pourraient même faire un tunnel…

Alors, tout doucement, Noa tend sa pelle.

— Tu veux creuser avec moi ? On peut faire la montagne ensemble.

Le visage de Léo s’illumine.

Ses yeux brillent, et un grand sourire apparaît.

— Oui ! Merci !

Et les deux garçons creusent, tapent, rigolent.

Ils font la plus grosse montagne du parc.

Avec un tunnel pour le camion, un pont de sable, et même une petite rivière.

Ils parlent, ils rient, ils ajoutent des cailloux et des feuilles.

Ils oublient le temps qui passe.

Quand vient l’heure de partir, Noa reprend sa pelle.

Elle est un peu sale, un peu mouillée, mais il est content.

— Demain, tu veux rejouer ? demande-t-il.

Léo hoche la tête, les joues rouges.

— Oui, et je ramènerai ma pelle bleue !

Petite morale toute douce :

Quand on partage, on s’amuse souvent deux fois plus.