L’atelier des mercredis

Une histoire douce sur le partage de ses idées et de ses talents

Tous les mercredis après-midi, les enfants du quartier se retrouvent dans la grande salle de l’association.

C’est un moment spécial qu’ils appellent “L’atelier des mercredis”.

Chaque semaine, un enfant peut proposer une activité aux autres.

Un jour, c’est de la peinture. Un autre, un jeu collectif. Une autre fois, une danse rigolote.

Aujourd’hui, c’est au tour de Lina de choisir.

Lina a les cheveux longs attachés en couettes et un carnet plein de dessins dans son sac.

Elle entre timidement dans la salle, suivie par huit paires d’yeux curieux.

— Bonjour Lina ! lance Léa, l’animatrice. Tu es prête à nous montrer ton atelier ?

Lina rougit un peu.

— Oui… j’ai préparé un atelier dessin. Je vais vous montrer comment je fais mes animaux rigolos…

Elle sort de son sac ses feutres préférés et son carnet.

Les autres enfants s’approchent. Certains ont l’air enthousiastes, d’autres moins.

— Moi je suis nul en dessin, dit Mathis.

— Moi je préfère les jeux de ballon, dit Amir.

Lina se pince les lèvres. Elle aurait aimé que tout le monde saute de joie.

Mais elle ouvre quand même son carnet, tourne les pages…

Un tigre rigolo avec des lunettes, un zèbre sur un skate, une tortue en maillot de bain…

— Wouaaaah, fait Lou. Comment tu fais les yeux comme ça ?

— Et la crinière du lion, c’est trop bien ! dit Julia.

Petit à petit, les enfants s’installent autour d’elle.

Lina sort des feuilles, elle montre comment elle commence toujours par un cercle, puis elle ajoute les oreilles, les pattes, les moustaches…

— Vous pouvez essayer si vous voulez, propose-t-elle.

Les enfants prennent les feutres. Ils dessinent, ils rient.

Le tigre de Mathis ressemble à une banane rayée, et tout le monde éclate de rire.

Mais Mathis rigole aussi.

— C’est trop rigolo, regarde, j’ai inventé un tigrenane !

— Et moi un zébrisson, dit Lou en montrant un mélange de zèbre et de hérisson.

Lina se met à sourire. Elle ne pensait pas que son atelier donnerait autant d’idées farfelues.

Tout le monde crée, invente, ajoute des bulles, des lunettes, des ailes.

Certains échangent les feutres, d’autres leurs feuilles, ou se mettent à deux pour faire une BD.

À la fin de l’atelier, l’animatrice propose de créer un grand panneau collectif.

— On accroche tous vos dessins ici, sur le mur de la salle. Ça sera notre “mur des animaux bizarres” !

Les enfants applaudissent. Lina aussi.

Elle sent son cœur tout chaud. Elle a partagé ses idées… et tout le monde a participé à quelque chose d’unique.

Avant de partir, Mathis s’approche.

— Merci Lina. Moi je croyais que je savais pas dessiner… mais en fait, j’adore inventer !

Lina range son carnet.

— Moi aussi, j’ai adoré votre imagination. La prochaine fois, on pourrait inventer une histoire avec tous nos animaux ?

Les enfants crient :

— OUIIII !!

 

Petite morale en douceur :

Partager ses idées, c’est faire pousser l’imagination des autres.