La cabane des grands cœurs

Une histoire sur le partage d’un espace, d’idées… et d’un peu de soi.

Dans un coin du parc, derrière les grands arbres, il y avait une vieille cabane en bois.

Pas très grande, un peu bancale, mais magique.

Personne ne savait qui l’avait construite.

Mais tous les enfants du quartier la connaissaient.

On l’appelait la cabane des grands cœurs.

Chaque samedi après-midi, les enfants venaient y jouer.

Mais ce jour-là, ils avaient eu une idée spéciale.

— Et si on décorait la cabane ? propose Nour, les yeux brillants.

— Oh oui ! dit Élias. Elle serait encore plus chouette !

Alors, chacun rentre chez lui chercher quelque chose.

Nour revient avec une guirlande de papier découpé.

Élias apporte un vieux coussin rouge.

Tania arrive avec des autocollants étoiles.

Ziad ramène une lampe de poche pour jouer dans le noir.

Peu à peu, la cabane se transforme :

une étoile ici, un rideau là, des dessins sur les murs, une couverture par terre…

Mais quand Lina arrive, elle hésite.

Dans son sac, elle a un coffre en carton décoré avec soin.

— C’est mon coffre aux trésors, dit-elle.

— Tu peux l’ouvrir ? demande Tania, curieuse.

Lina secoue la tête.

— Non… c’est à moi. Il y a mes petits secrets dedans.

Elle pose le coffre dans un coin, sans l’ouvrir.

Les autres n’insistent pas.

Ils continuent de jouer : maison, pirates, nuit étoilée…

Mais Lina reste un peu à l’écart.

Elle regarde les autres rire.

Elle tient son coffre serré entre ses bras.

Plus tard, Élias trébuche et tombe sur le sol dur de la cabane.

— Aïe ! Mon genou !

Les enfants se précipitent. Il ne pleure pas, mais il grimace.

— Attends, dit Lina.

Elle ouvre son coffre.

Dedans, il y a un mouchoir tout doux, un petit carnet de dessins,

des autocollants, une mini lampe, et… un pansement avec un panda.

— Tiens, pour toi, dit-elle en tendant le pansement à Élias.

— Merci, souffle-t-il en souriant. J’adore les pandas.

Lina hésite. Puis elle dit :

— Vous voulez voir ce qu’il y a dans mon coffre ?

Les autres enfants s’approchent.

Ils regardent, ils commentent doucement :

— C’est joli, ton carnet.

— Oh ! t’as une pierre arc-en-ciel !

— T’écris des histoires ?

Lina rougit, mais elle sourit.

Elle sort le carnet et lit une de ses histoires à voix haute.

Le silence se fait.

Tout le monde écoute. Même les plus bavards.

À la fin, Tania lève la main :

— Et si on écrivait une histoire tous ensemble dans ton carnet ?

— Oui ! Chaque semaine, un chapitre ! propose Ziad.

— On l’appellera : Les aventures de la cabane des grands cœurs ! dit Nour.

Lina regarde son coffre.

Il est toujours à elle. Mais maintenant…

Il est un peu à eux aussi.

 

🌱 

Petite morale :

 

Quand on partage ce qu’on aime, on ne perd rien. On ajoute quelque chose de beau au monde.